La pierre de Nozay, un schiste exceptionnel

 

Le terme « schiste » dérive du grec « skhistos » signifiant « que l’on peut fendre ».
Dans la péninsule armoricaine, les schistes appartiennent pratiquement à toutes les périodes de sa longue histoire géologique depuis les temps précambriens jusqu’à la fin de l’ère primaire, soit entre 700 et 300 millions d’années.

Le schiste de Nozay, connu dans le terroir sous le nom de « pierre bleue », provient de la transformation des argiles due à l’élévation de la température et à l’augmentation des pressions. Celles-ci ont engendré des déformations, plissements ou failles et ont conduit à la genèse de multiples variétés. Le critère de la coloration est sans doute le plus frappant à Nozay : c’est une palette de gris bleutés.

Ce schiste ne se délite pas en feuilles mais en plaques épaisses. Il appartient à l’Ordovicien moyen comme les schistes d’Angers, mais, aux environs de Nozay, il perd son caractère ardoisier en passant à une roche massive. Cette modification texturale est sans doute en liaison avec l’intrusion du granite de Nozay qui forme une ellipse très allongée de part et d’autre de la localité. A cette intrusion, se rattachent les gisements stannifères d’Abbaretz, exploités dès l’époque gallo-romaine.

Le long de cette bande schisteuse, la roche perce le sol, çà et là, formant des « grées ». Les carrières, toutes à ciel ouvert, s’échelonnent sur une dizaine de kilomètres. Toutes les exploitations, à l’exception de celle de Coisbrac, sont aujourd’hui abandonnées.

Par sa compacité cette roche est apte au sciage, au polissage, et à la sculpture. 

 

Au cours des siècles, la pierre bleue a connu de multiples usages.
Elle est omniprésente dans l’habitat (escaliers, linteaux, fenêtres à meneau, dallages au sol).
Se rattachant à l’habitat et à la vie rurale, l’on peut mentionner divers ouvrages en schiste (éviers, tables, auges, bacs, abreuvoirs, murettes, palis…), des constructions annexes (moulins, fours à pain, granges, écuries, lavoirs…)

Les édifices religieux, les croix et l’art funéraire mettent pleinement en valeur les caractères exceptionnels de ce matériau.
La voirie et les travaux publics ont également utilisé ce schiste local (bordures de trottoirs, dallages, bâtiments et ouvrages d’art de la ligne de chemin de fer).
A l’époque actuelle, grâce à la société Mahé (ex-Poidevin) située à Coisbrac (Nozay), la pierre bleue continue à vivre et s’exporte hors de France (Belgique, Allemagne, Hollande).

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